Cela fera bientôt quatre ans que j’habite dans la région de Düsseldorf. Si j’ai déjà eu l’occasion de visiter la plupart des villes environnantes, il m’en reste au moins une à découvrir : Bonn, ancienne capitale de la République Fédérale d’Allemagne (RFA) de 1949 à 1990, située à environ 70 kilomètres au sud de notre domicile. Grâce au vendredi Saint, en plus du lundi férié, le week-end de Pâques offre une plage de quatre jours pour la visiter. La météo s’annonce clémente le samedi, Bonn est à moins de deux heures en transports en commun depuis chez nous et mon compagnon ne connaît pas non plus cette destination : nous décidons de préparer un itinéraire d’une journée.
J’aime m’informer à l’avance sur les lieux que je découvre, que ce soit le temps d’une journée ou pour un long séjour. Déformation professionnelle oblige, j’applique la méthode des 6W dont je parle ici pour cerner rapidement une destination envisagée, notamment : pourquoi la visiter ? Quelles en sont les principales attractions ? Qui y a marqué l’histoire ? Y a-t-il des activités à réaliser à des endroits ou moments précis ? Quels plats et boissons typiques peut-on y savourer ?

Le compositeur Ludwig van Beethoven demeure le Bonnois le plus connu internationalement en 2025
En général, je débute mes recherches sur des plateformes recensant les incontournables telles que Tripadvisor ou Le Guide du Routard. Cette fois, le site Visite Cologne me fournit suffisamment d’éléments de réponse pour que je complète ma liste de points d’intérêts par un simple tour sur Google Maps et une recherche ciblée sur les animations proposées à Bonn durant Pâques. Bien que l’article du journal local recense plusieurs possibilités, elles sont principalement destinées aux enfants, assez coûteuses et certaines se déroulent dans les alentours de Bonn. Nous préférons faire l’impasse, disposant d’un temps limité sur place.
« Si tu ne sais pas où tu vas, tu finiras ailleurs. »
- Yogi Berra
Je n’ai pas énormément poussé les recherches, estimant que notre liste était déjà conséquente pour une visite de quelques heures. Il nous sera aisé de retourner à Bonn si nous aimons l’ambiance de la ville et estimons que nous avons manqué des points d’intérêts. Ceux-ci sont marqués à l’avance sur Google Maps, afin d’arbitrer le programme une fois sur place, en évaluant les distances à parcourir. Nous avons également une heure de train régional entre les gares centrales de Düsseldorf et Bonn pour échanger sur nos envies du jour – et plus si affinités, la Deutsche Bahn étant ce qu’elle est en 2025…
Partis peu après huit heures, nous arrivons sans encombre à la gare de Bonn vers dix heures du matin. En nous dirigeant vers notre première étape du jour, nous apercevons le centre-ville, où règne un calme presque surprenant. Nous attribuons cette absence d’animation à l’horaire et à la date : en ce samedi de Pâques, la majorité des Bonnois s’octroie une grasse matinée… à moins qu’ils ne soient en train de petit-déjeuner. Le café-restaurant “C’est la Vie” est en tous cas presque plein quand nous l’atteignons, et le croissant nature généreusement beurré que je déguste bientôt dans un décor d’époque revisité me conforte dans le choix de cette adresse pour démarrer la journée.

Malgré une légère erreur sur la note, l’établissement compte parmi mes coups de coeur d'avril 2025
Délaissant la maison de Beethoven toute proche, notre intérêt pour le musicien n’égalant pas tout à fait les quatorze euros du billet d’entrée, nous entamons une balade dans le centre-ville et passons par la place du marché et devant le château des Princes-Électeurs (“Kurfürstliches Schloss”). L’accès y est limité, car il abrite actuellement l’université de Bonn. Sa façade jaune vif attire l’œil, et la vue depuis les petites ruelles alentours est charmante. Les terrasses commencent à se remplir au fur et à mesure que le soleil perce, et même si nos vestes restent nécessaires, la douceur du printemps s’installe. Nous débouchons sur la “Münsterplatz”, pile en face de la cathédrale Saint-Martin (le “Bonner Münster”), tandis qu’un groupe de touristes écoute attentivement les explications d’un guide près du monument à la mémoire de Beethoven et que j’admire bientôt la façade de l’ancienne Poste Principale.

La cathédrale Saint-Martin se dresse à cet endroit depuis dix siècles
L’entrée de l’édifice religieux me surprend, avec sa fresque dorée rappelant les églises orthodoxes, bien qu’il s’agisse d’un lieu de culte catholique parmi les plus anciens d’Allemagne. L’intérieur, sobre et ancien, est dominé par un magnifique orgue et la présence du symbole des Templiers sur les murs m’intrigue. Après quelques recherches, il n’est apparemment pas rare de trouver la croix rouge distinctive dans les églises assez anciennes. La visite continue dans la crypte, avant de se terminer sur les sculptures des martyrs Cassius et Florentius, légionnaires romains décapités ici pour leur foi…
Changement d’ambiance en arrivant à la statue “Walking Bag”, l’occasion d’un arrêt photo où nous tentons de prendre la pose, avant de flâner le long de la “Poppelsdorfer Allee”. Nous dépassons de très beaux quartiers, avant d’apercevoir l’entrée du jardin botanique, où une dame s’exerce au slackline, tandis qu’un groupe de retraités suit une visite guidée et que quelques adolescents pique-niquent au soleil.

Depuis 2020, l’oeuvre reproduisant un sac “Birkin” vise à dénoncer notre surconsommation actuelle
Après un détour rafraîchissant au kiosque du coin, c’est l’heure de flâner dans le jardin. Même si les fleurs mettront encore un peu de temps à éclore et que la botanique n’est pas vraiment ma spécialité, la balade est pleine de charme. Un joli petit étang, une forêt du “temps des dinosaures”, la vue sur le château et le banc portant la mystérieuse inscription “À Dagmar mon amour”... Les visiteurs profitent du soleil sur les bancs ou en terrasse, tandis que nous immortalisons quelques cactus et rêvons déjà serres tropicales dans le jardin que nous ne possédons pas… même si, entre nous, les plantes n’ont pas beaucoup de chances de survie si elles ne dépendent que de moi !

Vue sur le château de Poppelsdorf et ses jardins accessibles gratuitement en 2025
Vers quatorze heures, cinq options s’offrent à nous le long de cette avenue de trois kilomètres regroupant les musées suivants : le musée Alexander-Koenig, la maison de l’Histoire (“Haus der Geschichte”), les deux musées d’art contemporain (le “Kunstmuseum” et la “Bundeskunsthalle”) et le forum sur l’intelligence artificielle (le “Deutsche Museum”). Si la maison de l’histoire retient le plus notre attention sur papier, elle est rapidement éliminée car sa collection permanente est fermée jusque fin 2025. Dommage ! Nous jetterons un coup d’œil aux collections gratuites s’il nous reste assez de temps en fin d’après-midi.
Finalement, nous décidons d’en apprendre davantage sur l’art contemporain et achetons un pass pour les deux musées concernés… Mauvaise pioche ! Nous nous retrouvons face à des œuvres incompréhensibles, des pièces quasi vides et peu d’explications, surtout dans le “Kunstmuseum”. Il doit me manquer une clé de lecture ou une dimension pour vraiment apprécier ce spectacle. Et surtout, nous n’étions pas assez renseignés : le fameux toit-terrasse de la “Bundeskunsthalle”, qui est une des attractions majeures, n’ouvre qu’à partir du 1er mai…

Un escalier sur le côté du premier musée permet ce point de vue sur les iconiques cônes bleus
Les vingt euros dépensés ne valent pas vraiment le coup, même si nous nous amusons un peu avec les installations et les attractions proposées, faute de mieux. Mention spéciale à l’exposition sur la contre-culture du XXe siècle et à August Engelhardt, ce gourou inspiré qui voulut lancer le régime « cocovore » à base de… noix de coco uniquement - et qui en mourut, assez logiquement. Un peu après seize heures, nous décidons de garder les autres musées pour une prochaine visite. Bonn nous a conquis, nous reviendrons avec plaisir consacrer une journée à l’histoire d’Allemagne.
Après notre escapade muséale, cap sur une adresse mythique : le magasin Haribo. Nous ne nous attendions pas à grand-chose en chemin, mais surprise ! Juste à côté de notre destination, le “Kaiserpassage” nous offre un spot photo inattendu et parmi les meilleurs clichés de la journée. Comme quoi, les petits détours réservent parfois de grands moments.

La galerie commerçante est pratiquement vide lorsque nous nous y aventurons
Je l’avoue, j’ai toujours aimé le sucré… sauf les Haribo. Allez savoir pourquoi, ces bonbons-là n’ont jamais trouvé grâce à mes yeux - à part les Dragibus, mais ça s’arrête là. Nous commençons par découvrir l’origine du nom Haribo : Hans Riegel Bonn, tout simplement. S’ensuit une diversité impressionnante de variétés de bonbons, l’occasion de faire quelques recherches sur la marque et de s’apercevoir qu’il est même possible de visiter l’usine. À garder dans un coin de la tête pour une prochaine aventure ! En attendant, nous repartons avec des sacs de bonbons multicolores pour nos proches.

Le magasin Haribo permet d’acheter des kilos de bonbons (littéralement) à prix réduits
Avant de reprendre le train, nous nous accordons une pause gourmande bien méritée. Direction Sefa Beef Döner, une adresse très bien notée et, à en juger par la file d’attente, un vrai bon plan. Un kebab savoureux, une bière fraîche au soleil, et la journée prend des airs de vacances improvisées. Le retour se fait au rythme des retards et d’une longue correspondance d’environ deux heures. Mais rien n’entame notre bonne humeur : la journée fut riche en découvertes, en surprises et en petites douceurs, sucrées ou salées.
Focus sur la
Communauté
Établir des connexions
Focus sur la
Communauté
Établir des connexions
Focus sur la
Communauté
Établir des connexions
Focus sur la
Communauté
Établir des connexions
✅ Tops
- Le café-restaurant "C'est la Vie"
- Le "Bonner Münster"
- Le quartier de Poppelsdorf
- Le "Kaiserpassage"
- Le kebab de "Sefa Beef Döner"
❌ Flops
- Un premier musée en travaux
- Le "Kunstmuseum"...
- ... et la "Bundeskunsthalle"
- Le toit-terrasse de celle-ci fermé
- Les retards de train en soirée
💡 Infos pratiques
- Déplacements à pied ou en transports en commun
- Argent liquide à prévoir (comme encore souvent en Allemagne)
- 1-2 jours sur place idéalement
🪙 Budget (à deux)
- Transports : inclus dans le "Deutschlandticket"
- Nourriture : 50 €
- Visites : 30 €
- Achats : 15 €
Et toi, cher lecteur, chère lectrice, as-tu eu l’occasion de visiter cette ancienne capitale, mi-affectueusement mi-ironiquement surnommée le “village fédéral” par nos amis d’Outre-Rhin ?